L’essentiel à retenir
La fin 2024 marque un tournant pour l’économie française, avec des transformations qui façonneront l’avenir des entreprises.
- L’activité des TPE-PME connaît une dégradation généralisée touchant presque tous les secteurs, particulièrement le Commerce, tandis que certaines régions comme l’Auvergne-Rhône-Alpes résistent mieux.
- Les dynamiques sectorielles sont contrastées : l’Industrie et les Services s’essoufflent après un bon 2023, le Tourisme maintient sa reprise, alors que le Commerce et la Construction ralentissent nettement.
- La transition écologique s’impose comme incontournable, avec le MACF et l’émergence de l’économie régénérative qui transforment les modèles d’affaires traditionnels.
Dans un contexte économique mondial en constante évolution, les entreprises doivent rester vigilantes face aux tendances qui façonneront leur environnement commercial. L’année 2025 s’annonce particulièrement déterminante, avec des transformations profondes qui affecteront tous les secteurs d’activité. Comprendre ces mouvements de fond permet d’anticiper les risques et de saisir les opportunités qui se présenteront pour votre structure, quelle que soit sa taille.
État actuel de l’économie française
Sommaire de l'article
L’activité des TPE et PME traverse une période délicate en 2024, marquée par une dégradation généralisée dans tous les secteurs. Ce ralentissement, confirmé par la 80e enquête de conjoncture, se traduit par une baisse du chiffre d’affaires touchant presque toutes les régions françaises. Seuls les Hauts-de-France maintiennent une situation relativement stable, résistant mieux aux turbulences économiques actuelles.
Les secteurs les plus affectés sont l’Industrie, le Tourisme et particulièrement le Commerce, qui subit les contraintes les plus sévères. La trésorerie des entreprises se détériore progressivement, tandis que les investissements ralentissent face à une demande insuffisante et aux incertitudes politiques. Ces dernières ont d’ailleurs poussé 26% des dirigeants à annuler leurs projets d’investissement prévus.
Les perspectives pour 2025 restent moroses selon les chefs d’entreprise, qui n’anticipent pas d’amélioration significative dans les prochains mois. D’un autre côté, certaines régions comme la Bretagne et l’Auvergne-Rhône-Alpes montrent des signes encourageants. Cette dernière s’impose comme un modèle de réindustrialisation avec 454 start-ups industrielles et 73 nouveaux sites créés en 2023, devenant ainsi un pôle d’attraction majeur qui abrite 17 des 100 plus grandes usines françaises.
Dans ce paysage contrasté, les initiatives locales pour dynamiser durablement les territoires représentent un levier essentiel pour stimuler l’économie de proximité, créer de l’emploi et renforcer la résilience des communautés face aux aléas économiques mondiaux.
Dynamiques sectorielles à surveiller

Chaque secteur économique évolue selon sa propre dynamique, créant un paysage complexe pour les entreprises. L’Industrie et les Services ont affiché un dynamisme légèrement supérieur à la moyenne en 2023, mais cette tendance s’essouffle en 2024. Le secteur du Tourisme poursuit quant à lui son rattrapage post-pandémie et maintient une activité relativement vigoureuse malgré la conjoncture difficile.
À l’inverse, le Commerce, la Construction et les Transports ont connu un net ralentissement dès 2023, tendance qui se confirme cette année. L’industrie européenne dans son ensemble a en revanche démontré une résilience remarquable face aux multiples défis des cinq dernières années, soutenue par certains pays et secteurs spécifiques qui ont su s’adapter rapidement.
L’industrie agroalimentaire, premier employeur industriel français avec plus de 450 000 salariés, rencontre des difficultés pour attirer les jeunes talents, ce qui pourrait fragiliser sa croissance à moyen terme. Ce secteur stratégique doit maintenant repenser son image et ses conditions de travail pour assurer son développement futur.
Les enjeux de recrutement touchent également d’autres secteurs, particulièrement dans les zones isolées où l’attractivité territoriale devient un facteur déterminant. Le télétravail, pratique considérablement développée depuis la crise sanitaire, représente désormais un atout stratégique pour les TPE-PME souhaitant élargir leur bassin de recrutement au-delà des limites géographiques traditionnelles.
Face à ces évolutions, de nombreuses entreprises locales développent des stratégies innovantes pour booster le développement économique local, combinant digitalisation, circuits courts et économie circulaire pour créer de nouveaux modèles d’affaires plus résilients.
Perspectives internationales et commerce extérieur
L’environnement économique mondial connaît des bouleversements majeurs qui affecteront inévitablement les entreprises françaises. Le retour de Donald Trump à la présidence américaine crée de nouvelles incertitudes, même si les conséquences de sa politique économique devraient rester relativement limitées pour la France, avec des impacts variables selon les secteurs d’activité.
L’Afrique subsaharienne représente un marché d’avenir, particulièrement grâce à ses ressources en minerais critiques qui offrent un potentiel de développement considérable dans le cadre de la transition mondiale vers des énergies propres. Au Sénégal, le nouveau président Bassirou Diomaye Faye oriente sa politique vers un renforcement de l’autonomie et de la souveraineté nationale, ce qui pourrait modifier les relations commerciales avec ce pays.
Le commerce extérieur constitue un enjeu stratégique pour les PME françaises, dont 27% ont exporté au cours des cinq dernières années selon une récente enquête. Cette internationalisation devient essentielle pour diversifier les marchés et réduire la dépendance aux fluctuations économiques locales.
En parallèle, le Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières (MACF) vise à préserver la compétitivité des entreprises industrielles européennes dans un contexte où elles ne pourront bientôt plus bénéficier de permis gratuits d’émission de CO2. Cette mesure transformera progressivement les équilibres du commerce international, favorisant les acteurs ayant déjà entamé leur transition écologique.
Transition écologique et économie régénérative

La transformation des modèles économiques vers des approches plus durables s’accélère, portée tant par les réglementations que par les attentes des consommateurs. L’économie régénérative, qui intègre pleinement les limites planétaires dans la conception des activités, ouvre de nouvelles perspectives pour les entreprises visionnaires.
Des entreprises comme Tikamoon, spécialisée dans la conception de mobilier en bois, transforment leur modèle économique pour devenir régénératives, démontrant la viabilité de ces approches novatrices. La fin programmée des quotas gratuits de CO2 et l’instauration progressive de la taxe carbone aux frontières constituent des incitations puissantes vers une industrie décarbonée plus compétitive.
Le changement climatique modifiera également les profils de risques des pays, créant de nouvelles vulnérabilités mais aussi des opportunités pour les entreprises capables d’anticiper ces transformations. Face à ces défis, 22% des dirigeants de PME-TPE augmentent désormais les salaires pour contrer l’effet rattrapage par le SMIC, tandis que près d’une ETI sur trois prévoit d’accroître ses investissements verts en 2024 malgré un contexte économique mitigé.
Ces évolutions s’inscrivent dans un mouvement plus large de revitalisation des territoires, comme en témoignent les initiatives solidaires pour dynamiser les commerces cambrésiens, qui illustrent parfaitement comment les approches collaboratives peuvent générer des retombées économiques positives tout en renforçant le lien social et la résilience locale.